Qu’est-ce que c’est ?
C’est une anomalie de la forme du calcanéum (gros os du talon) qui présente une voussure (bosse) postérieure à l’origine d’un conflit au niveau du talon. Cette pathologie a été décrite pour la première fois par Patrick Haglund, chirurgien suédois, en 1928.
– La pathologie est souvent bilatérale
– Elle est observée vers 30 ans.
– Les sportifs sont particulièrement gênés.
Comment peut-on la soigner ?
- Par un chaussage large et adapté, il permet de limiter le frottement postérieur.
- Par un traitement anti-inflammatoire local ou oral.
- Par des orthèses plantaires ou des talonnettes qui permettent de rehausser le talon et donc de diminuer le conflit postérieur.
- Par des séances de rééducation (kinésithérapie) visant à améliorer la tendinite du tendon d’Achille associée : massages profonds, étirements des mollets…
- Le traitement chirurgical n’est à envisager que quand les douleurs limitent les activités.
Quels sont les principes du traitement chirurgical ?
L’intervention consiste à retirer la voussure osseuse postérieure du calcanéum. On peut y associer des geste de libération ou de peignage du tendon d’Achille en cas de tendinite associée.
Quelle anesthésie ?
Le type d’anesthésie est choisi avec le médecin anesthésiste en consultation. Il peut s’agir d’une anesthésie loco- régionale (on endort les nerfs du pied et de la cheville uniquement) ou d’une anesthésie générale.
Quelles sont les suites ?
- L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
- L’appui est repris immédiatement sous couvert d’une botte de marche qu’il faut conserver 15 jours à trois semaines. Des béquilles peuvent être utiles les premiers jours.
- La rééducation débute vers la 3° semaine, elle est aidée par le port d’une talonnette d’épaisseur variable qui permet de diminuer les contraintes sur le tendon d’Achille.
- La durée de l’arrêt de travail varie de 3 à 5 semaines.
- L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.
Quels sont les risques ?
- L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau de la cheville les infections sont rares, elles nécessitent parfois une ré-intervention chirurgicale et une antibiothérapie.
- Les troubles de la cicatrisation : Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme. Il ne sont pas exceptionnels dans la chirurgie du tendon d’Achille.
- Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister des séquelles articulaires (raideur).