Juste avant leur division, ces nerfs passent dans un tunnel fibreux et osseux, non extensible, formé par les ligaments inter métatarsiens et les métatarsiens eux- mêmes.
Lors de la marche, des mouvements de cisaillement provoquent une compression du nerf inter-métatarsien au niveau de ce tunnel. Il en résulte une irritation du nerf qui, à la longue, se met à gonfler. On appelle cela un névrome. Il a été décrit pour la première fois par Thomas G. Morton en 1876.
Comment peut-on le soigner ?
- Un chaussage adapté est indispensable, avec des chaussures larges, évasées et plates.
- Des orthèse plantaires (semelles) peuvent être portées, elles visent à diminuer les contraintes au niveau des têtes métatarsiennes.
- Une ou plusieurs infiltrations de cortisone peuvent être proposées et peuvent supprimer ou diminuer les symptômes. Elles ne suppriment pas le névrome, mais elles limitent ses manifestations inflammatoires
- Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque le traitement médical est en échec.
Quels sont les principes de l’intervention ?
L’intervention consiste à enlever le névrome en réalisant un petit abord de l’espace inter-métatarsien. Comme on enlève un nerf sensitif, cela crée au niveau des orteils une zone insensible qui peut persister plus d’un an.
Quelle anesthésie ?
Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’une anesthésie loco-régionale (on endort les nerfs du pied uniquement).
Quelles sont les suites ?
- L’hospitalisation dure une demi journée environ.
- L’intervention requiert un chaussage large et confortable dans les suites.
- Des soins de pansement sont à réaliser tous les jours.
- La conduite n’est possible qu’au bout de 2 jours .
- La durée de l’arrêt de travail varie de 15 à 30 jours.
- La durée de l’arrêt sportif est de 1 à 2 mois.
Quels sont les risques ?
- Les troubles de la cicatrisation. La cicatrice étant dans une zone de macération et de frictions, le processus cicatriciel est particulièrement long et difficile. Il n’est pas rare d’observer des retards de cicatrisation ou des désunions cicatricielles. Ils sont en général sans gravité . Il faut accorder un soins particulier à la réalisation des pansements post opératoires (soins quotidiens, pansements absorbants).
- L’infection : Une suppuration peut apparaître dans les jours qui suivent l’opération. Elle est favorisée par les troubles cicatriciels. Elle n’est jamais grave sauf cas exceptionnel.
- La récidive ou névrome cicatriciel : Il s’agit d’une complication rare liée a une cicatrisation anormale du nerf sectionné entrainant de nouvelles douleurs et nécessitant parfois une nouvelle intervention.
- Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : toute prise en charge chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible déclencher des phénomènes douloureux ou en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes et heureusement très rares, peuvent s’étendre à l’ensemble du pied voire à la cheville. Ils peuvent persister de nombreux mois avant de disparaître laissant parfois une raideur séquellaire.