Le varus de l’arrière pied est une anomalie de la forme du pied caractérisée par une déviation du calcanéum vers l’intérieur (varus).
Le varus de l’arrière pied se manifeste par :
– Un conflit douloureux à l’intérieur du pied.
– Une prédisposition aux entorses de cheville surtout si le système ligamentaire externe est lésé.
Comment peut-on le soigner ?
- Par des orthèses plantaires (semelles) qui permettent de rehausser la partie extérieure du talon et donc de corriger artificiellement le varus du pied.
- Le traitement chirurgical n’est à envisager que pour les formes sévères ou dans les instabilités chroniques importantes.
Quels sont les principes de l’intervention ?
L’intervention consiste à ré-axer l’arrière pied en coupant le calcanéum pour le dévier vers l’extérieur (ostéotomie du calcanéum).
En cas de rupture ligamentaire associée il faut bien sûr associer à cette intervention une reconstruction du système ligamentaire externe (ligamentoplastie de la cheville).
Quelle anesthésie ?
Le type d’anesthésie est choisi avec le médecin anesthésiste en consultation. Il peut s’agir d’une anesthésie loco-régionale (on endort les nerfs du pied et de la cheville uniquement) ou d’une anesthésie générale.
Quelles sont les suites
- L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
- La cheville est immobilisée tout de suite après l’opération dans une résine pour 6 semaines. Les 3 premières semaines la résine est amovible pour pouvoir réaliser des soins sur la cicatrice. L’appui est interdit et il faut se déplacer avec des béquilles.
- La rééducation débute vers la 6° semaine pour la reprise de l’appui.
- La durée de l’arrêt de travail varie de 2 à 4 mois.
- L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.
Quels sont les risques ?
- L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau de la chevilles les infections sont rares, elles nécessitent parfois une ré-intervention chirurgicale associée à une antibiothérapie.
- Les troubles de la cicatrisation : Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
- Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister des séquelles articulaires (raideur).
- Le défaut de fusion (pseudarthrose) : La réussite de l’opération est basée sur une bonne consolidation osseuse qui est un phénomène biologique permettant la fusion définitive des os que l’on a fixés. Rarement, celle-ci peut faire défaut, ou être retardée. Une nouvelle intervention chirurgicale peut alors être nécessaire. Le tabac est un facteur favorisant la pseudarthrodèse.