Qu’est-ce que c’est ?
Si une structure vient « encombrer » le carrefour postérieur, elle est prise en tenaille, comme dans un casse-noix quand l’espace se referme. Cela peut-être :
– Un os trigone (petit ossicule supplémentaire, inconstant (présent chez environ 10% des gens ), situé en arrière du talus.
– Une apophyse postérieure longue de l’astragale ( queue de l’astragale trop longue ).
– Des replis synoviaux ( replis de la membrane qui entoure l’articulation).
Comment peut-on soulager syndrome du carrefour postérieur douloureux ?
- Par le port d’une chevillère qui limite la flexion plantaire de la cheville
- Par la prise d’antalgiques (médicaments contre la douleur) ou d’anti inflammatoires.
- Par des infiltrations (injections de cortisone) dans le carrefour postérieur.
- Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque les douleurs deviennent invalidantes et empêchent la pratique sportive.
Quels sont les principes de l’intervention ?
L’intervention consiste à libérer le carrefour postérieur et à retirer tout ce qui l’encombre.
Elle est réalisée sous arthroscopie. On fait deux petites incisions à l’arrière du talon. Par l’une d’elles on entre une caméra (arthroscope) qui nous permet de voir à l’intérieur de la cheville. Par l’autre, on introduit des instruments (pinces, ciseaux, fraises…) qui nous permettent de retirer les structures prises en tenaille dans le carrefour postérieur (os trigone, queue longue de l’astragale, replis synoviaux ….).
Quelle anesthésie ?
Tous les types d’anesthésie (générale , locale ou péridurale) sont possibles. Le choix du mode d’anesthésie est à définir lors de la consultation d’anesthésie préopératoire.
Quelles sont les suites ?
- L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
- L’appui est repris immédiatement (une botte de marche peut être nécessaire les premières semaines).
- La rééducation débute vers la 2° semaine.
- La conduite n’est possible qu’au bout de 2 semaines.
- La durée de l’arrêt de travail varie de 2 à 4 semaines.
- Les sports peuvent être repris au bout d’un mois
- L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire des douleurs, mais il n’est pas anormal.
Quels sont les risques ?
- Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres.
Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la
cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister une raideur séquellaire. - L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Pour ce type d’intervention, les infections sont rares et peu sévères.
- Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
- Les complications de voisinage : À la périphérie du carrefour postérieur passent le nerf tibial postérieur et le tendon du long fléchisseur du gros orteil. Ces structures peuvent être blessées pendant l’opération ou comprimées par un hématome post opératoire. En cas d’hématome une ré-intervention peut être nécessaire pour décomprimer la région.