Aspect radiologique d’une fracture bi malléolaire
Comment peut-on la soigner ?
- Pour une fracture non déplacée, le traitement est non chirurgical, il comprend une immobilisation plâtrée de 6 semaines.
- Pour une fracture déplacée, le traitement est chirurgical.
Quels sont les principes du traitement chirurgical ?
L’intervention consiste à réduire la fracture (corriger le déplacement) puis à la fixer. Il faut bien sûr y associer, le cas échéant une réparation des ligaments de la cheville s’ils sont lésés.
Aspect radiologique avant et après l’opération
Quelle anesthésie ?
Le type d’anesthésie est choisi avec le médecin anesthésiste en consultation. Il peut s’agir d’une anesthésie loco- régionale (on endort les nerfs du pied et de la cheville uniquement) ou d’une anesthésie générale.
Quelles sont les suites ?
- L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
- La cheville est immobilisée tout de suite après l’opération dans une résine pour 3 à 6 semaines en fonction de la complexité de la fracture. Les 3 premières semaines, la résine est amovible pour pouvoir réaliser des soins sur la cicatrice. L’appui est interdit et il faut se déplacer avec des béquilles.
- La rééducation débute entre la 3° et la 6° semaine avec la reprise progressive de l’appui. Une botte de marche peut parfois être nécessaire pour faciliter les choses.
- La durée de l’arrêt de travail varie de 2 à 4 mois.
- L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.
Quels sont les risques ?
- L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut
être responsable d’une infection. Au niveau du pied les infections sont rares, elles nécessitent parfois une ré- intervention chirurgicale associée à une antibiothérapie. - Les troubles de la cicatrisation : Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
- Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister une raideur séquellaire.
- Le défaut de fusion (pseudarthrose) : La réussite de l’opération est basée sur une bonne consolidation osseuse qui est un phénomène biologique permettant la fusion définitive des os que l’on a fixés. Rarement, celle-ci peut faire défaut, ou être retardée. Une nouvelle intervention chirurgicale peut alors être nécessaire. Le tabac est un facteur favorisant la pseudarthrose.
- La raideur : Tout geste articulaire peut entraîner un enraidissement de l’articulation. La souplesse de l’articulation est souvent longue à revenir (une année parfois).
- L’arthrose de la cheville : il s’agit d’une usure du cartilage de la cheville secondaire au traumatisme. Elle apparaît en général dans les mois ou les années qui suivent le traumatisme. Elle est d’autant plus fréquente que le déplacement initial de la fracture était important.
- La gêne occasionnée par le matériel chirurgical : elle est très fréquente au niveau de la cheville et peut nécessiter une deuxième intervention (beaucoup plus légère) pour enlever ce matériel, environ un an après sa mise en place.